Et voilà, mn week-end de vacances est fini !
Bon en vrai je suis rentrée hier soir, j'avais encore un peu de boulot et quelques trucs à régler avant de partir... car à partir de demain matin je pars sur le terrain pour 2 mois !
2 mois pendant lesquels je risque de ne te donner que très peu de nouvelles. J'étais censée rentrer à Tana le soir pour les 10 premiers jours mais finalement on va plutôt trouver à s'héberger sur place, parce que vu le temps que prennent les déplacements ici...
J'appréhende un peu ce terrain, parce qu'on va avoir beaucoup beaucoup de boulot, changer de village tous les jours ou presque, parce qu'on a construit notre protocole en se basant sur des données qu'on a pas encore et qu'on est pas sûrs d'avoir... et donc qu'on se met un peu en danger d'un point de vue rigueur méthodologique...
Mais je suis aussi très impatiente de partir à l'aventure, de rencontrer des gens, de manger du riz avec des cailloux et de dormir avec des puces. Accessoirement je compte bien apprendre à parler un peu plus malgache, parce que je sais faire mes courses mais je maîtrise pas du tout la conversation de base genre "comment tu t'appelles ?" "tu vas à quelle église ?" "tu as encore tes deux parents ?" "quel âge as-tu ?" (oui ici ce sont les questions de base même si je caricature un peu ;o)
Ce qui m'ennuie un peu aussi, c'est de quitter ma ptite maison, pas tellement pour le confort, l'eau chaude et la certitude d'avoir un lit confortable, mais plutôt pour mes ptits colocs avec qui je commence à vraiment bien m'entendre, et aussi pour Tana, que je risque de ne plus beaucoup revoir avant mon départ fin août... Tellement de choses que j'aurais aimé faire ou refaire ici, et que je ne ferai pas !! Dommage. Il faudra revenir je pense :)
Mis à part ce retour anticipé donc, c'était un chouette week-end même si c'était quand même très court.
Ce qui était bien, c'est que tout était un peu une aventure.
Le voyage aller de nuit, en taxi-brousse, avec une bande sonore indescriptible, un chauffeur particulièrement soucieux de nous au point de tenter des cascades inédites, doublement dans les virages, accélération impromptues, courses avec les autres taxi-brousse, et tout ça juste pour qu'on ne s'ennuie pas ! Quel dévouement ! Pour les moments de relâchement on pouvait toujours chanter "Gabrielle" avec Johnny, ou "A toutes les filles que j'ai aimées avant" avec David et Jonathan. Et puis pour casser la routine qui s'établit forcément pendant les 11 heures de trajet (eh oui aussi long que Paris-Tana !), des contrôles réguliers par des militaires, gendarmes et autres policiers, postés dans le noir au bord de la route, arrêtant toutes les voitures à l'aide d'une lampe de poche et armés de grosses mitraillettes (je préfère ne pas savoir si elles sont destinées à les protéger des attaques ou à tirer dans le tas si une voiture ne s'arrête pas).
A l'arrivée à Majunga après une nuit blanche on a décidé de faire une journée de glande au bord de l'eau. Après quelques kilomètres en taxi sur une piste en bon état (même si ça avait l'air un peu pénible pour la 4L), on s'est retrouvés tous les 3 installés dans un hôtel sur la plage, eh oui, DIRECT sur la plage, genre des bungalows plantés dans le sable, vue sur la mer, poisson grillé à tous les repas (du mérou ? de la daurade ? on a pas réussi à identifier...), et journée de farniente, bronzette, baignade dans le canal du mozambique, promenade sur la rive avec vue sur les petits bateaux de pêche, les cocotiers, bananiers et autres tropicaleries... sans oublier le coucher de soleil évidemment ! Côte ouest oblige !
Le lendemain on est redescendus à Majunga, ville tout en goudron et en sable, une rue sur deux à peu près, toute en pousse-pousses, taxis de toutes les couleurs, grands arbres prodiguant une ombre toujours bienvenue, femmes peintes en jaune, grandes rues presque désertes la journée, mosquées, femmes voilées, grands bâtiments à l'architecture qui me rappelait bigrement Tunis, baobab géant et innombrables points de vue différents sur la mer et l'estuaire... Une ville agréable en tout cas, des gens beaucoup plus calmes qu'à Tana, une ambiance très très zen, et surtout le soleil et la chaleuuuuur qui nous manquaient sur les hauts plateaux !
L'après-midi visite du cirque rouge, genre de grand canyon miniature (passons sur l'absurdité de l'expression). Rien de comparable au grand canyon bien sûr, mais quand même des petites falaises dans tous les tons de rouge et de rose qui existent, assez impressionnantes (mais moins en photo).
Fin de journée à la plage à côté du cirque, et retour sur Majunga pour la nuit dans le deuxième hôtel super luxe, avec du CARRELAGE par terre, youhou ! et une douche, des toilettes, un vrai rideau pour fermer la salle de bain (genre on voyait pas à travers quoi), un ventilateur, les lits de princesse avec des grandes moustiquaires, en gros une chouette chambre quoi !
Avant la nuit on a mangé dans un resto indien plutôt bon, mais je suis encore choquée par le fait qu'on m'ait servi mon jus de baobab (oui oui tu as bien lu) dans un verre en forme de femme nue (le tout dans un resto musulman qui ne sert pas d'alcool ! J'ai bien ri !)
Hier nous avons fait la route du retour, avec le même taxi-brousse et le même chauffeur, la même bande son (arg), la même conduite sportive. Tu vas me dire, oui mais au moins la nuit on voit la route. Et je te répondrai que oui, certes, la route est là, on la voit bien, elle ressemble pas mal à cette nationale que tu prends après Carentan, tu sais le racourci par la petite route pour aller à Beaupte ? Même si tu ne vois pas, je pense que tu imagines bien la route que c'est... Sauf qu'ici ce genre de route est un axe de circulation principal, important et fréquenté. Fréquenté essentiellement par des taxi-brousses et des piétons. Beaucoup de piétons. surtout la journée. En gros quelques frayeurs en plus par rapport à l'aller !
En contrepartie on a pu profiter du paysage ; ça commence par quelques rizières, puis un genre de plateau désertique avec quelques palmiers, au milieu duquel ne dépareraient pas deux ou trois girafes, puis on monte vers les hauts plateaux et ça devient 500 kilomètres de collines, de montagnes, de virages en épingles à cheveux, de traversée de petits villages aux maisons en palmier ou en terre, de torrents, de panoramas de plus en plus impressionnants et tout ça sans traverser une seule ville de plus de 200 habitants. Dépaysant.
En gros, et même si j'ai oublié plein de choses (les bouteilles de sable, indiana Jones, les opercules d'oursins, la pression de l'eau dans la douche, les vieux blancs avec les jeunes et jolies malgaches, les enfants en blouse bleue, le taximan qui aime les fleurs, la noix de coco, le marché, le resto avec vue sur la mer...), ça te donne une idée de ce chouette week-end au soleil !
Pour les photos je tente de faire un album... souhaite-moi bon courage !
Et je te dis à pas bientôt, pour des nouvelles aussi fraîches que possible...