Me voilà revenue !!

J'ai eu comme un sentiment de retour à la maison en sortant de l'aéroport, après des heures d'attente à Roissy et une très inconfortable nuit dans l'avion.

Je retrouve des visages familiers, des endroits que j'aime bien, les taxi-bé, les odeurs de Tanà. C'est le week-end alors les gens sont calmes, la ville semble tourner normalement. Des gens se marient et ça klaxonne sec. La bière locale a sorti une nouvelle variété "spéciale" plus forte en alcool, 6,2 °C, par contre les cheeseburger du Planete son devenus ridiculement petits. Il fait chaud au soleil et un peu fraîchou à l'ombre, voire carrément fraichou la nuit.

Ce dimanche je suis allée en plein centre, pensant y trouver les stigmates des pillages, des incendies, des affrontements... Rien de tel à première vue, ce n'est qu'en allant vraiment vers le marché des pavillons, très central, qu'on remarque que c'est un peu plus sale, un peu plus le bordel, que les vendeurs à la sauvette sont bien nombreux pour un dimanche à Analakely.
Très peu de pub pour les produits Tiko (l'entreprise de Marc Ravalomanana, symbole pour beaucoup de sa réussite mais aussi de son monopole et de sa totale main-mise dur l'économie malgache, qui a fermé après le coup d'état) subsistent, je ne sais pas qui les enlève : les commerçants ou des fidèles de la HAT ?
Les visages sont un peu triste ou tendus, je ne sais pas, je n'écope d'aucun bon mot ou interjection comme j'en avais l'habitude. Un vendeur de fruit m'entend parler malgache, entame la conversation et son visage se ferme quand il comprend que je travaille ici "ah vous travaillez à l'ambassade"... Il se détend un peu quand je lui dit que non.

Je suis invitée à manger chez mes amis T. et A., un couple franco malgache qui a bien du mal à sortir de chez lui depuis le début de cette crise. Ici quand on parle de "la crise" ce n'est pas du tout celle que tu connais déjà et dont les journaux te bassinent en France. Plus personne n'attend de dénouement, juste que ça se tasse un peu, que les prix reviennent à la normale et que la vie reprenne son cours. T. et A., quand je leur dis que je trouve la ville bien calme, me disent que c'est plus calme depuis quelques jours mais qu'il ne faut pas s'y fier, les militaires patrouillent et les manifestations des légalistes sont toujours d'actualité.

Je reste encore une journée à Tanà, j'espère que le calme va durer pour que je puisse faire tout ce que j'ai à faire !
Ensuite je partirai pour Ambatondrazaka, faire joujou avec les oiseaux.

PS : Pour ceux qui l'auraient gardé en mémoire, j'ai toujours le même numéro que l'an dernier. Pour les autres, j'essaierai d'envoyer un mail avec mes coordonnées quand j'aurai mon adresse et mes numéros de tel.

Voilà, bien le bonjour chez toi !

Bons baisers de Tananarive.

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